Relations entre le service de sécurité et le dirigeant politique en place. Une leçon politique.

Relations entre le service de sécurité et le dirigeant politique en place. Une leçon politique.

Samedi, Juin 14, 2025

Sun Tzu a dit : « Un bon renseignement est comme une lumière dans l'obscurité. » Face à un danger évident, la fuite peut être une meilleure option.

Il est certain qu'un doigt ne peut pas tenir une pouce sur la tête. Un proverbe nigérian est lucide : « Quand tu vois le crocodile, ne plonge pas pour mesurer la profondeur de l'eau. » La sécurité, qu'elle soit physique, numérique ou sociale, repose sur la prudence, la coopération et l'anticipation.

En effet, il est difficile de faire de la politique sa carrière et d'ignorer le fonctionnement des services de renseignement, car sans service de sécurité, il n'y a pas d'État. Un leader politique gouvernant qui n'accorde pas d'importance au service secret doit quitter la politique, car ce dernier est comparable à un médecin qui ne connaîtrait pas l'hôpital, alors que sa mission est précisément de rester à l'hôpital pour soigner les malades. Un grain de prévoyance vaut mieux qu'un sac de remède. Ainsi, une formation politique et idéologique axée sur la relation qui existe entre le service de sécurité et le leader politique gouvernant est nécessaire et indispensable pour les cadres marxistes.

Il faut noter qu'il n'existe pas de surveillance de masse sans justification, l'arbitraire n'a donc pas sa place dans les services de renseignements. C'est un service où les agents, les informateurs et les techniques opérationnelles doivent rester secrets pour rester toujours très efficaces. Se présenter devant quelqu'un pour annoncer son titre d'agent de sécurité nationale n'est pas du ressort du service de renseignement, car sa mission est de travailler en toute discrétion et dans la clandestinité. Dans un État démocratique, le principe universel est que le renseignement doit servir l'État et non un parti politique. Sauf dans un État parti. Le rapport d'un service de renseignement doit nécessairement refléter la réalité, pas question d'en rédiger un rien que pour satisfaire l'autorité ou le décideur. Un rapport flatteur est un danger pour la nation.

Même si les renseignements sont contre la sécurité du pays ou contre l'autorité, il faut en informer le décideur qui prendra les mesures nécessaires pour éviter le pire. On ne présente pas de rumeurs au chef de l'État, car cela constitue une infraction passible selon les principes d'un service de sécurité. Les renseignements servent à prévenir les dangers ; les analyses doivent donc refléter la réalité, sans flatterie, car cela risquerait de désorienter l'autorité quant à la prise de décisions avisées. Les analyses ne peuvent être influencées que par des réalités pour sauver l'État et la nation. « Qui garde sa bougie éteinte ne verra pas le voleur entrer », proverbe éthiopien. Maintenir les renseignements à l'écart de l'autorité est une trahison, car cela expose la nation à de multiples dangers.

Il faut noter qu'avec le parti État, le mouvement populaire de la révolution de Mobutu et autres régimes totalitaires, le peuple ne voit que les aspects négatifs du service de renseignement, c'est-à-dire les arrestations arbitraires et la répression. Mais la classe politique congolaise ignore l'importance de ce service, car elle est souvent occupée par l'amour de l'argent et des postes, sans principes. Sans service de renseignement, il n'y a pas de gouvernement, et l'État n'existe pas. C'est un service coûteux car il s'occupe de la protection du pays. Grâce à ce service secret, le chef de l'État et la nation peuvent être informés des menaces terroristes, cyberattaques, espionnage économique, gestation d'une guerre ou d'un putsch. Le service aide l'autorité à prévenir les dangers dans son pays.

L'ignorance de sa mission par ses agents conduit souvent à des abus et des violations des droits humains dans un régime démocratique. Le fonctionnement du service de renseignement dans un régime démocratique est totalement différent de celui d'un régime autoritariste ou dictatorial. Les règlements de comptes n'ont pas leur place dans la mission d'un service de renseignement. Il reste la colonne vertébrale d'une nation et de l'État, car les règlements de comptes n'ont pas leur place dans le tableau de protection de la nation, mais dans celui de la création de tensions au sein d'une nation.

Les services de renseignements, également appelés services secrets, services de sécurité ou simplement services, jouent un grand rôle dans le fonctionnement de n'importe quel État. C'est le cerveau d'un État, sans lequel il n'y a pas de vie, pas plus qu'il n'existe d'État sans service de renseignement. Il s'agit d'un service pour lequel plusieurs budgets connexes sont nécessaires. Il doit disposer de plusieurs moyens pour agir avec efficacité.

Le service de renseignement fonctionne toujours dans la discrétion, le cloisonnement, la clandestinité et la discipline, avec pour mission spéciale de mettre à la disposition des autorités des renseignements pour aider le dirigeant à prendre une bonne décision pour le bonheur du peuple et de la nation. Présenté en retard, un renseignement est une sorte de trahison. Il faut beaucoup de performance et d'efficacité dans son fonctionnement. Ce que nous pouvons retenir aujourd'hui du service de renseignement.

I. Collection service et le leader politique gouvernant.

Aux États-Unis, la collaboration entre la CIA et les présidents est essentielle pour les opérations secrètes. On a pu observer cette collaboration lors de l'élimination du terroriste Oussama Ben Laden.

Au Royaume-Uni, le M16 et le GCHQ agissent sous l'autorité du Premier ministre, mais dans un cadre légal strict.

En Russie, le président Vladimir Poutine, ancien dirigeant du KGB, a placé d'anciens agents des services de renseignement de son pays à des postes clés et stratégiques (siloviki). Ainsi, l'État russe fonctionne comme une machine, ce qui le rend difficile à renverser.

En Turquie, les services de renseignement sont trop proches du pouvoir pour être impartiaux, selon l'Occident.

Dans plusieurs pays, les services de renseignement ont la capacité de renverser même les régimes des pays voisins. Le rôle de la CIA dans plusieurs coups d'État en Afrique et en Amérique latine pendant et après la guerre froide est bien connu.

Le service de renseignement du Zaïre, avec le conseiller spécial du chef de l'État Mobutu, monsieur Honoré Ngbanda, avait renversé le pouvoir en Ouganda pour introniser monsieur Yoweri Kaguta Museveni. Il faut toutefois noter que le serpent ne mord que le pied nu.

II. Lien entre le service et le leader politique gouvernant.

Il existe une relation étroite entre les services de renseignement et les dirigeants politiques. La relation entre un dirigeant politique et le service de renseignement repose sur un équilibre délicat entre efficacité et contrôle démocratique.

Dans les régimes totalitaires, le service d'intelligence est un pilier pour maintenir la stabilité du pouvoir, tandis que dans les régimes démocratiques, il doit absolument respecter l'état de droit pour éviter les dérives. Le statut du régime influence le fonctionnement du service.

Les liens entre le service d'intelligence et le leader politique gouvernant sont très complexes, selon la nature du régime.

Dans les régimes démocratiques, le leader politique gouvernant (chef de l'État ou Premier ministre) est généralement le chef légal des services secrets, mais leur fonctionnement est encadré par des lois. Il peut également être contrôlé par le parlement.

Dans les régimes autoritaires, les services de renseignement sont souvent directement inféodés au leader politique gouvernant. Ils servent alors à la fois d'outil de sécurité nationale et d'instrument de contrôle politique. Des renseignements peuvent être manipulés et des opposants surveillés afin d'éviter les coups d'État.

II. Analyse des principales relations et enjeux. 

Aux États-Unis, le président de la République nomme le directeur de la CIA et de la NSA, mais le Congrès surveille leurs activités par l'intermédiaire de comités tels que le House Intelligence Committee.

En France, le président de la République s'appuie sur le conseil de défense et de sécurité nationale et les services comme la DGSE et la DGSI sont contrôlés par des autorités administratives indépendantes.

En Russie, le FSB (ex-KGB) et le SVR sont étroitement liés au chef de l'État. En Chine, le MSS travaille en étroite collaboration avec le Parti communiste chinois pour éliminer les menaces internes et externes.

La RDC dispose également de ses propres services de renseignement, dont l'Agence nationale de renseignements (ANR), la Direction générale des migrations (DGM), l'État-Major des renseignements militaires (ex-DEMIAP) et la Direction des renseignements généraux (police). Il faut également mentionner le service du conseiller spécial du chef de l'État en matière de sécurité. Ce dernier n'est pas déployé sur l'ensemble du territoire national, mais les quatre services d'intelligence cités le sont. Le conseiller spécial dispose d'une particularité : il s'agit d'un bureau d'études et de réflexion en matière de sécurité, basé sur les renseignements reçus des services de renseignement.

Le bureau du conseiller spécial en matière de sécurité assiste à l'élaboration de la politique sécuritaire du pays. L'ensemble de ces services secrets constitue « la communauté de renseignements » (Le service et le pouvoir en RDC, Éphrem Libatu Mbonga, page 3). Il faut que le parti politique, dont la mission spéciale est la conquête du pouvoir, soit enseigné sur le fonctionnement d'un État. Il est nécessaire et indispensable que ses cadres soient formés au fonctionnement d'un État. Sinon, on risquerait de produire des ministres défaillants.

III. Collection des services secrets dans le monde 

Les services secrets mondiaux sont à la fois alliés et ennemis selon leurs intérêts nationaux. La guerre en Ukraine illustre clairement cette réalité. Les services de renseignement des pays membres de l'OTAN travaillaient ouvertement contre la Russie. Ils menaient directement une guerre contre la Russie et indirectement contre la Chine. Sans le service de renseignement de l'OTAN, l'Ukraine aurait été détruite en moins de deux semaines. C'est une guerre entre la Russie et l'OTAN par l'intermédiaire de l'Ukraine.

Actuellement, les services de renseignement travaillent principalement contre le terrorisme, l'espionnage et l'infiltration. Les espions sont souvent victimes d'arrestations partout dans le monde. Leur mission consiste également à surveiller à grande échelle, à utiliser l'intelligence artificielle pour analyser les données des autres, etc. Les services secrets coopèrent pour lutter contre les cyberattaques. Certains services secrets sont liés à des groupes terroristes, comme l'alliance de la CIA avec certains groupes terroristes pour saboter à ciel ouvert Cuba.

Parfois, certains services secrets travaillent à renverser des régimes. La CIA a renversé de nombreux régimes à travers le monde. La CIA et le service d'intelligence du Vatican ont joué un rôle clé dans l'effondrement de l'Union soviétique et la chute du mur de Berlin. Aujourd'hui, Poutine ne fait que raviver la puissance de la Russie pour venger l'effondrement de l'URSS. Le rôle de la CIA dans la chute du pouvoir en Syrie est évident.

Le groupe Wagner agit comme un bras sécuritaire parallèle de la Russie en Afrique.

Il faut noter que les services secrets sont aujourd'hui en pleine confrontation à travers le monde. Des guerres secrètes qui pèsent sur la sécurité mondiale au point que l'humanité est au bord de la troisième guerre mondiale. L'espionnage économique et technologique est monnaie courante. Des vols de secrets industriels, des ingérences électorales, etc. Des sabotages de centrales nucléaires. Des assassinats ciblés de scientifiques de pays ennemis. Il y a aussi de la surveillance mutuelle en mer Égée.

Il y a la technique de désinformation et la guerre hybride. De la campagne d'influence à base de fake news et de bots pour déstabiliser les adversaires.

Il faut noter qu'entre les services de renseignement de même tendance politique, des échanges de renseignements ont lieu. On peut citer par exemple les échanges entre le Mossad (Israël) et la CIA (États-Unis) concernant la région du Moyen-Orient.

On peut également citer la collaboration bilatérale France-Afrique et le partenariat entre le RAW (Inde) et le FSB/SVR (Russie) pour l'extermination des extrémistes en Asie centrale.

La collaboration bilatérale entre la France et certains pays d'Afrique. La DGSE entretient des relations avec les services secrets africains pour lutter contre le terrorisme, AQMI, Boko Haram, etc.

Le centre de renseignements de l'OTAN coordonne les services membres. Exemple dans la guerre contre la Russie. L'OTAN dispose d'un centre de renseignements pour coordonner les services membres.

Exemple dans la guerre contre la Russie.

Five EYES (FUEY) : Interpol et Europol coopèrent dans la lutte anti-terroriste et policière pour traquer des djihadistes.

Il s'agit de l'alliance la plus puissante qui regroupe les services secrets des États-Unis (CIA et NSA), du Royaume-Uni (MI6 et GCHQ), du Canada (CSIS), de l'Australie (ASIS) et de la Nouvelle-Zélande (NZSIS). Un vaste partage de données est effectué. Edward Snowden a déclaré en 2013 que nous assistions à une grande surveillance mondiale.

Les Nine Eyes et les Fourteen Eyes sont des extensions des Five Eyes incluant des pays comme la France (DGSE), l'Allemagne (BND) et les Pays-Bas (AIVD). Cette alliance est moins intégrée, mais elle coopère sur les questions liées au terrorisme et à la cybersécurité.

Il faut former les agents de sécurité pour assurer une bonne protection du pays. Si le pays ne dispose pas d'agents de sécurité compétents, la nation restera nue et sans protection. Il faut former les agents de sécurité dans plusieurs écoles. Il faudrait même faire appel à des écoles des nations communistes pour combiner plusieurs expériences en faveur de la nation. La formation en Occident est bonne, mais elle comporte également plusieurs risques pour la sécurité des pays africains. La survie de l'État dépend des services de renseignement. Ce service assure la survie de l'État face aux menaces. Les services secrets garantissent l'ordre public. Ils renforcent l'économie en protégeant les innovations. C'est l'outil de projection de puissance d'une nation sur la scène internationale. Pour mieux diriger une nation, il faut écouter le service de renseignement.

La patrie ou la mort, nous vaincrons !

Boswa Isekombe Sylvere
Secrétaire général du Parti congolais du travail. Le lion au cœur rouge

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